Rencontre fortuite ? [ Feat Odakota Machida ]

Oda venait tout juste de terminer une ronde d’observation à Shibuya. Cela faisait environ deux semaines seulement qu’il avait été affecté à la branche du CCG du 13ème arrondissement. Aujourd’hui, il devait aller inspecter quelques endroits où des ghouls rapportés par des témoins auraient été aperçues. Étant donné son rang, Oda était accompagné d’un de ses supérieurs pour cette sortie. Tout s’est déroulé sans accroc et ils ont même obtenus quelques pistes concernant une ghoul du coin, mais rien de très concluant, même pas un nom ou une description physique.

Après sa ronde, le jeune amérindien est retourné à son appartement situé un peu plus au nord dans Shibuya, à la frontière du 4ème arrondissement. Épuisé par sa journée, il ouvre le frigo à la recherche d’un truc à se mettre sous la dent. Le frigo était pratiquement vide, Oda ne pouvait pas espérer cuisiner quelque chose de conséquent avec ce qu’il restait. Ce soir, il avait la flemme d’aller faire les courses. Heureusement, il connaissait un petit bar tranquille à quelques rues de chez lui, dans Shinjuku, qui servait un très bon café et des grignotines qui lui permettrait d’éviter de devoir aller faire les courses ce soir. Odakota enlève son uniforme de travail pour passer dans des vêtements plus sobres et discrets que son manteau gris que tout le monde remarque.

Il sort alors de son appartement et se met à marcher en direction de l’établissement. Après une dizaine de minutes, il arrive à destination. L’amérindien est déjà entré quelques fois dans ce bar et n’a jamais été déçu. Aujourd’hui, il n’y avait pas beaucoup de clients, il restait encore quelques places au comptoir. Oda s’avança et y pris place. Il commanda un café et un sandwich. Une fois son repas arrivé, il se mit à croquer dedans à pleines dents. Tellement il avait faim il sentait sa bouchée descendre dans son oesophage jusque dans son estomac.

Alors qu’il tendait sa main vers sa tasse pour prendre sa première gorgée de café, le coude de sa voisine vint le bousculer et lui faire renverser l’entièreté de son breuvage sur le comptoir. Rapidement, il fit signe au serveur en face de lui pour avoir de quoi nettoyer les dégâts. La femme à sa droite qu’il n’avait pas remarqué jusqu’à maintenant s’excuse d’avoir accroché l’inspecteur.

« Il n’y a pas de problèmes, c’est un accident, ça arrive. » dit-il en tournant sa tête vers sa voisine en souriant légèrement.

La voisine en question ne passait pas inaperçue, Oda se demandait comment cela se fait-il qu’il ne l’avait pas remarquée avant. Une blonde avec des yeux autre que marrons ce n’est pas le portrait type japonais. Elle doit venir de l’étranger.

« Pardonnez-moi si c’est indiscret, mais des yeux de cette couleur ce n’est pas ce qu’il y a de plus commun par ici. Vous êtes en voyage? » demande-t-il de manière très polie pour ne pas froisser son interlocutrice.

En même temps, il récupère le chiffon tendu qui lui est tendu par le serveur en face de lui et se met à essuyer tout le café répandu sur la table.

Alors que la tenancière s’approchait du comptoir pour apporter son aide, un chiffon à la main, la blonde aux côtés d’Oda proposait de payer l’addition de l’autochtone. Gêné, Oda la remercia.

« Merci, c’est très apprécié, mais ce n’est pas nécessaire » dit-il alors qu’un sourire gêné s’esquissait sur ses lèvres.

Un peu à retardement, le jeune inspecteur réalise que sa voisine avait appelé la gérante du bar par son prénom. Il en fit la conclusion qu’elle fréquentait régulièrement l’établissement. Pendant, qu’il finissait de nettoyer la flaque de café sur le comptoir, la blonde répondit aux questions du garçon. Apparemment elle avait des origines européennes, ce qui explique très bien ses traits particuliers qui ne passent pas inaperçus. Aussi, elle travaillerait au gouvernement et s’appellerait Atsuko. Par politesse, Oda se présenta en retour.

« L’Allemagne? Ça explique la couleur de cheveux » dit-il sans trop savoir quoi rajouter. « Enchanté Atsuko, moi c’est Odakota Machida. Pour ma part je suis nouvellement inspecteur au CCG, j’ai été affecté à la branche de Shibuya il y a seulement quelques semaines. » ajouta-t-il avec un regard rempli de fierté. On peut même le voir se redresser légèrement pour paraître un peu plus grand, un réflexe classique lorsque quelqu’un se sent fier.

En effet, Oda considère son nouvel emploi comme un accomplissement. C’est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts et le début d’encore plusieurs autres de dur labeur. Sans nécessairement le crier sur tous les toits, il ne cache pas la fierté qu’il a lorsque quelqu’un lui demande ce qu’il fait dans la vie.

Après s’être présenté, le jeune homme termine d’essuyer le restant de liquide et redresse sa tasse maintenant presque vide. Il est un peu déçu de ne pas pu avoir pris une gorgée de café avant l’accident. Il se tourne vers Atsuko.

« Ça ne vous dérange pas si je prend un autre café pour remplacer celui-là? Étant donné que c’est vous qui payez. » s’assura-t-il en pointant le contenu de sa tasse, qui se faisait plutôt inexistant.

Oda était au courant que son métier pouvait paraître prestigieux pour la majorité de la population. Après tout, comme les policiers, il arrive aux inspecteurs de mettre leur vie en danger à maintes reprises. Toutefois, bien que normale, la réaction d’Atsuko sonnait fausse aux oreilles de l’amérindien. Ce n’était pas la première fois que le jeune homme était témoin d’un tel émerveillement face à son travail, mais dans le cas de la blonde, cela semblait surjoué. Le nouvel inspecteur était conscient qu’il se trompait peut-être, mais il préférait rester méfiant.

De plus, elle était capable de privatiser une salle du bar sans préavis. C’était louche, mais il se pouvait qu’elle soit tout simplement une amie de la propriétaire. Vu les compliments qu’elle lui faisait, elle semblait vouloir amadouer le jeune homme. Par contre, Oda ne pouvait pas juger la femme, qui était d’une générosité immense et lui offrait le repas, simplement parce qu’il avait des doutes. Il décide donc d’accepter l’invitation et de suivre Atsuko dans la salle qu’elle avait réservée. Il prendra ensuite le temps d’analyser la situation avant de conclure quoi que ce soit sur son hôtesse.

« C’est vrai que le métier d’inspecteur a ses moments glorieux, mais ça reste beaucoup de travail de bureau. » dit-il pour calmer les compliments qui commençaient à le rendre mal à l’aise. « Merci, beaucoup c’est très généreux de votre part de m’inviter ainsi pour un simple café renversé. Ce serait malpoli de refuser. » accepta-t-il avec un grand sourire en guise de politesse. « En plus, je n’ai jamais goûté à ces sushis! » ajouta-t-il avec enthousiasme.

Il y avait deux issus possibles. Soit tout allait très bien se passer et Oda allait terminer la soirée avec une belle rencontre et un repas gratuit, ou bien, au contraire tout cela pourrait être un piège et sa vie pourrait être en danger. En tant qu’inspecteur, il se devait d’être prêt à toute éventualité, sauf qu’évidemment, il avait laissé son arme à son appartement… On croise les doigts pour que tout se déroule sans embrouille.

« Du coup, j’imagine que c’est bon si je me reprends un café » répéta-t-il en blague, avant de suivre sa nouvelle rencontre vers l’arrière-salle.