all my friends are no fun ✧ (ft. aïko)

aïko & sybile

Sybile était là, bêtement sandwichée entre deux collègues braillant aux paroles d'une chanson populaire, à minutieusement siroter un jus de litchi sans le renverser sur la banquette de la salle de karaoké, et à se demander encore une fois pourquoi et comment elle s'était retrouvée là. La réponse était simple : un des nouveaux juniors de son unité avait tenté de sympathiser avec elle, et par gêne elle avait juste continué dans son sens, sans voir arriver le fait qu'il l'inviterait un jour à sortir avec ses amis. Et bien sûr, quand le moment fût venu, Sybile n'a pas été assez courageuse pour refuser le rendez-vous.

C'est ainsi que la pauvre petite demoiselle blonde se retrouva prise au piège avec sept jeunes gens, certains collègues du CCG et d'autres dont elle ignorait absolument tout. Le seul qu'elle connaissait vraiment étant son junior, à qui elle s'était donc collée depuis le début de la soirée. Ce qui se révéla être une regrettable décision, puisque pendant qu'il était tout agité et chantait à tout vas avec ses amis, il lui flanqua un grand coup de coude et bouscula son verre de jus de litchi ; qui bien sûr, se renversa entièrement sur son voisin.

❝ Oh pardon !! Je suis désolée !

Pendant que Sybile paniquait totalement et s'excusait en boucle auprès du jeune homme, et qu'elle retournait son sac pour trouver des mouchoirs, personne autour d'eux ne semblait vraiment avoir remarqué que quoi que ce soit était arrivé. Sybile se sentait encore moins à sa place en se rendant compte que tout le monde était bien plus occupé à chanter qu'à l'aider, mais en même temps, c'était sans doute mieux que d'avoir gâché la soirée si tout le monde l'avait vue. Alors qu'elle se questionnait sur son existence et se maudissait encore une fois d'avoir accepté de participer à cette sortie, elle finit par enfin dénicher ses mouchoirs. Elle grommelait intérieurement sur à quel point elle regrettait de ne pas être chez elle à regarder un film ou quoi que ce soit d'autre, enfin à peu près toute activité du jeudi soir sauf sortir avec des collègues, tout en essuyant frénétiquement la cuisse de l'inconnu.

❝ Pardon pardon pardon pardon....

Elle répétait à tue-tête, les lèvres pincées et les larmes aux yeux, toute honteuse pour pas grand chose vu qu'au final ce n'était même pas sa faute. Ça n'empêchait pas Sybile de se sentir très mal et de vouloir se faire toute petite, voire de disparaître complètement de la pièce ; elle était au moins camouflée par le volume de la musique et des voix qui chantaient par dessus, ce qui la rassurait un peu.