Leaving this world isn't as scary as it sounds - Jairo [Terminée]

Devenir comme son ennemi pour espérer le vaincre. Ainsi fut sa maxime. Une enfance heureuse brisée par les goules, comme beaucoup d’autres. Un père Japonais et une mère Française ayant donné vie à leur progéniture dans un monde dangereux, un monde auquel ils pensaient pouvoir survivre avec leur enfant. Mais la dure réalité et les crocs affamés des mangeurs d’hommes finissent toujours par frapper les foyers les plus modestes. Si le couple mourut, Jairo doit sa vie à la chance. Peut-être au ciel. Au hasard.

Les réminiscences sont floues. Une silhouette massacrant les siens. Ses jambes d’enfant peinant à le porter au travers des rues nocturnes de la ville, fuyant une silhouette dont il ne connaissait rien. Puis, au bout du tunnel, la libération. Les inspecteurs. Diablement efficaces, mais trop tardifs. S’il avait été l’un d’eux, peut-être aurait-il pu éviter cela. Enfant ou non. Cette pensée l’obsède.

Sa décision fut immédiatement prise. Il lui fallait combattre le mal par le mal. Se donner toutes les armes possibles pour triompher et se venger. Une banale histoire de vengeance et d’enfance déchue comme on en voit tant, aussi bien dans la réalité que la fiction. Mais une rage de vaincre incommensurable et plus qu’utile pour le CCG. Jairo fut l’un des premiers à se porter volontaire afin de devenir un Quinx. Avant même cette histoire de prime. Pourquoi refuser une telle force. Quelle ironie que de se servir de leurs propres armes contre eux.

De la, sa progression fut fulgurante. Parfois maladroit, imparfait, peut-être même instable… son efficacité pris malgré tout le pas sur les quelques défauts qu’il s’efforça de gommer à mesure que le temps passa. Sa rage brisa tous les murs sur son chemin, jusqu’à ses propres os. Mais jamais il ne baissa les bras. Chasser, traquer, recommencer. Ainsi furent les premières et longues années de son entrée dans le programme Quinx. Mais la solitude laissée par la silhouette de sa famille fut de plus en plus difficile à supporter.

Il lui fallait. Il lui faut. Quelqu’un. Quelque chose. De l’affection. Dieu sait qu’il ignore tout de ces choses, mais qu’il les recherche constamment. Peu le comprennent, mais tous connaissent son sens du sacrifice. Son dévouement, son attachement aux autres qu’il ne formule jamais avec des mots mais au travers de ses actes. Pourquoi ? Qui sait. Lui-même ne s’est jamais posé la question. Mais la vie lui semble si dure, noyée dans la solitude et le sang. Peut-être est-elle un peu plus douce ainsi.